Qui n’a pas entendu, lors des déjeuners dominicaux (lorsqu’ils subsistent…) que la politesse n’existe plus dans nos sociétés modernes ? Ca serait vrai chez les jeunes et..chez les moins jeunes.
Il faut réapprendre la politesse à nos jeunes scandent certains de nos politiques. C’est ainsi qu’il faut les éduquer.
« Je préfère un honnête homme impoli à un voyou poli » diront certains, en expliquant que la politesse n’est qu’une vertu de pure forme, d’apparat, un « cérémonial de l’inessentiel » ira même jusqu’à dire Kant. En même temps, je ne dis pas qu’ils n’ont pas raison, Arsène Lupin a bien réussi à se faire appeler le gentleman cambrioleur, je pense juste que les voyous polis ne sont pas légion. Et qu’en tout cas, la politesse ne peut pas faire de mal, n’en déplaise à Diderot qui, encore un, parlait de la « politesse insultante » des grands.
Certes, la politesse ne fait pas tout. Mais lorsqu’elle est enseignée aux plus jeunes, elle est fondée sur un principe de comportement vis-à-vis des autres et d’interdit bien évidemment. En d’autres termes, elle précède la morale, elle lui donne ses bases, son assise. A priori, personne ne nait vertueux ! La morale ne coule pas de source et elle est souvent motivée par la peur de transgresser l’interdit. L’anneau de Gygès, est là pour nous le rappeler en nous racontant l’histoire de ce berger honnête qui trouve un jour un anneau qui a la faculté de rendre invisible. Berger qui n’avait jusqu’alors jamais volé, jamais menti, jamais trompé, de peur de se faire attraper, change du tout au tout à compter du jour, devenu invisible, il peut agir en toute impunité.
Donc, c’est parce que l’Homme a compris toute l’importance de la vie en groupe, de la vie en société qu’il a mis en place des règles communes de comportement, érigé de grands principes de droit. Là, Kant dira bien que l’homme ne peut devenir homme que par ce que l’éducation fait de lui et transformer l’animalité en humanité.
Gardons toujours à l’esprit les formules comme « trop poli pour être honnête », très souvent pertinentes et une fois encore, si la politesse ne fait pas tout et si l’on peut contester sa qualité de vertu, elle doit être regardée comme une qualité qui mènera fatalement sur les chemins de la morale parce que, rappelons-le une fois encore, nous ne naissons pas vertueux.
Nous reviendrons plus tard sur les moyens d’enseigner cette fameuse politesse.